“Accompagner les transitions éducatives”

Le sujet de l’incertitude et de la complexité de notre monde, entraînant l’obligation de repenser l’éducation, est souvent au cœur des problématiques de la formation d’adultes. Orientation, parcours, compétences, objectifs, environnement … se reconstruire relève parfois du parcours du combattant.

Le Mooc Accompagner les transitions éducatives sur F.U.N. , par l’association Synlab, le Centre de Recherches Interdisciplinaires et l’université Paris Descartes, étant pile dans ces problématiques, je n’ai pu passer à côté.

Dans un premier temps, j’ai testé le parcours simple fait de vidéos avec retranscription, de ressources externes, de thèmes d’échanges sur le forum et de Quiz. De l’habituel rodé sur F.U.N. Deux premières semaines sont en ligne, portant sur la question des “transition(s)” et celle des “Points de vue multiples” . La première semaine cadre la notion de transition, notamment dans ses aspects éducatifs, par une approche préconisant un changement de posture dans des organisations très verticales : les déplacements d’autorité et de légitimité, le mentorat, l’idée de facilitateurs sont explorés. La deuxième semaine, on se penche sur les approches systémiques et la cartographie de controverses.

Les vidéos sont bien conçues, le texte est clair, on retrouve des figures connues (Edgar Morin réintroduisant la pensée complexe) et les ressources complémentaires apportent beaucoup. On sort de là convaincu que la prise en compte de la complexité et le changement de posture de l’autorité est un essentiel pour tout dispositif d’éducation.

Sur la notion d’apports, le MOOC pose la question de ce que les participants mettent derrière le terme “compétences du XXIe siècle“. L’ensemble de nos contributions est retranscrite sous forme d’un nuage de mots et fait ressortir exactement les 3 mots que j’ai posé dans le formulaire : créativité, coopération et empathie. De nombreuses autres contributions permettent de ce poser la question des points de vue en éducation et de réinterroger sa propre posture. Toujours intéressant donc.

Comme la théorie a ses limites et que ce qui m’intéresse, c’est l’expérimentation, je me suis inscrit au Parcours émergence de projet. Ce parcours donne l’opportunité, en plus de la consultation des cours et de la validation des quiz,  de réaliser un travail collaboratif dans le cadre d’une cartographie de controverses.

La cartographie de controverse, c’est un travail de réflexion, de co-écriture et d’analyse des situations de controverse liés aux risques, incertitudes, multiplicité des scénarios possibles, conflit de valeur morale ou politique, etc, pour lesquelles il n’existe pas de modélisation assurée mais qui impliquent pourtant des décisions souvent dans l’immédiateté.

Cette méthode liée au monde de l’éducation, lui-même complexe, incertain, doit permettre de faciliter l’émergence de projets ou d’approfondir nos propres projets de changement.

Coopération étant l’une des compétences clés du XXIe Siècle, sa mise en oeuvre sur le MOOC n’a rien d’étonnant : Je me suis donc retrouvé avec 8 autres noms de MOOCeurs dans le Groupe n°19. Huit noms et mails car c’est tout ce que j’avais comme point de départ. Je ne suis pas un novice des  coopération, collaboration … dans le cadre de projets, c’est même la compétence principale développée dans le parcours d’une des formations que je gère, mais comme je connais maintenant bien les MOOCs, j’ai de suite imaginé la suite la plus noire (peu d’échanges, peu d’investissement, un travail en dent de scie) et envoyé un premier mail à tous afin de lancer la machine.

En effet, sur les Moocs, nombreux sont ceux qui s’inscrivent et qui survolent, peut-être plus encore dans les activités de groupe qui ne sont pas tant que cela dans notre nature (en France, seuls 6% des élèves français décrochent la note maximale en travail collectif). Ce MOOC s’adressant à des cadres de l’éducation, la capacité de travail est de plus limitée par le temps disponible.

Je connais bien les MOOCs, (l’équipe pédagogique aussi visiblement puisque, dans chaque enquête préalable, elle demande si l’on se sent la capacité de remotiver notre équipe) et le travail d’équipe : Nous avions à décider d’un thème de controverse à explorer à 9 et c’est avec 4 co-listiers que 3 propositions ont émergé, propositions parfois bien loin des modèles proposés.

Pour tenter d’aider à la compréhension et au choix des thèmes de controverse, une conférence en ligne avec Vincent Casanova était proposée le lundi 20. Elle a un peu bousculé nos orientations car, comme j’ai pu l’écrire en live, nous avons certainement trop tendance à créer des liens, structurer et organiser divers thèmes, et donc orienter au préalable une thématique. L’idée de la controverse, c’est plutôt d’aborder un thème simple les yeux ouverts, par la recherche de sources, de points de vue et ensuite d’interroger le thème à partir de ce que l’on a trouvé. Il reste donc encore pas mal de travail mais l’intérêt pour le thème est entier. La suite donc sur de futurs articles.

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