« En ce jour-là, j’en suis persuadé, on reconnaîtra qu’Aujame est un des peintres qui ont traduit l’essentiel de notre époque, mieux que tant d’autres qu’on adule. » René HUYGUE de l’académie Française.’, ‘, ‘Jean Aujame est né le 12 mai 1905 à Aubusson.
Il fait une partie de ses études au Lycée Michelet à Paris où il est le condisciple de René Huyghe.
Après un passage aux Beaux-Arts de Rouen (de 1922 à 1923) où son père est président du Tribunal, il effectue son service militaire en Algérie de 1927 à 29 puis il s’installe à Paris (1930).
En 1931, il fait sa première exposition chez Drouant puis à la Galerie Zborowski en 1932.
« Nu Assis », Fusain, 1929
« Au travers d’une puissante sensualité apparaît la hantise d’un certain fantastique, d’un « au-delà » qui, tout en le rapprochant du surréalisme, met surtout en valeur un besoin de lyrisme pictural, un tracas intérieur, une hantise de la mort. Sa première manière s’apparente aux violences fauves, peignant les exubérances de la société comme les corps alanguis et voluptueux des femmes faciles. »
Ses voyages en Hollande, en Italie et en Espagne (1932-35) comme sa fréquentation des Tuileries l’amènent à sa deuxième période qu’il qualifie de ‘scolaire’. Dans l’oeuvre structurée, la palette, aux tons sourds, célèbre alors la misère du peuple castillan et la grandeur des hommes au travail. 1935 est l’année de la reconnaissance avec le prix Paul Guillaume et la sélection pour la Biennale de Venise en 1936. En 1937, À l’occasion de la mort presque simultanée de ses parents, un retour aux sources auvergnates redonne matière à ses propres mythes.
Mobilisé en septembre 1939, la guerre interrompt son travail car il est fait prisonnier à Nuremberg en 1941 puis à Stablack. il y fait plus de théâtre que de dessins ‘pour ne pas avoir à dessiner la binette des gardiens’ mais il découvre la peinture à la colle en décorant la chapelle et le théâtre des camps.
Rapatrié en 1942 pour affection cardiaque, il devient très vite membre du comité directeur du front national des arts, avec Goerg, Lurçat, Pignon, Fougeron… et participe à l’action clandestine avec des oeuvres de propagande anti-allemande. En 1944 et 1945, il expose à la Galerie Berri-Raspail et est sélectionné pour la Biennale de Sao-Paulo.
Au lendemain de la guerre, il entreprend, temporairement, une série d’expériences sur la fragmentation des surfaces, décomposition de formes, par juxtaposition de plans ou de lignes, dans une violence colorée de fauviste retrouvé, en couleurs pures dans une recherche de valeurs décoratives.
« Orage sur Lachaux », Huile sur toile, 1944
Il expose alors à New York grâce à l’Ambassade de France.
En 1948, il expose à Londres et travaille à la décoration de différents paquebots (ce qu’il fera aussi plus tard en 1961 avec « Paysage d’Aubusson » pour le Paquebot France).
En 1949, son retour en Auvergne devient définitif dans le petit village de Sauvagnat-Sainte-Marthe [63].
Là, ‘je bouffe de la nature, je la digère et je la transforme’.
C’est la phase ‘panthéiste où l’être se fond dans des éléments, le feu ou l’eau surtout’. Dans cette conception fantastique de la nature, l’être, les végétaux et les minéraux (les bombes volcaniques devenant des masques traduisant l’impression ‘tactile de la poussière’) sont unis par un sort commun, d’évolution et de fragilité. Le fantastique n’atteint jamais ‘le côté délirant des surréalistes (car) je suis un auvergnat, très celte, qui aime bien ses fonds de rivières. Je ne suis pas un surréaliste’.
Il collectionne les prix : Prix Hallmark (1949), Prix Singer Polignac (1951) et, en 1959, devient Chef d’atelier d’art mural à l’École des Beaux-Arts de Paris. En 1961, il expose à Génève, Paris…
« Grand Bois Fourchu », Huile sur toile, 1962
Il meurt en Juillet 1965, accidentellement sur une route du Bourbonnais en laissant une oeuvre composées de peintures, décors de théatre, fresques, illustrations, tapisseries… que de nombreuses rétrospectives permettent de découvrir.
A remarquer :
– « Bords de l’Allier » au Musée de Guéret, don Dr Bord,
– « Découverte des eaux souterraines », 1937 [inspirée de la Creuse] (au Palais de la Découverte),
– « Paysage d’Aubusson », 1961 (sur le Paquebot France).
Bibliographie :
– René HUYGHE, L’Art et l’Homme.
– Pierre DESCARGUES, Aujame, Éditions Berri, 1950 (monographie).
– Jean RUDEL, Aujame, Éditions Cailler, 1973.
– Germain BAZON, Amour de l’Art, 1932.
– Brielle, L’Art des Artistes, 1934.
– Jean BARDIOT, Aesculape, 1963
– Études dans des publications diverses de : Bernard NEBOUT, Jean RUDEL, Lucien BECKER, Jean-François NOËL, Pierre DESSAGUES, etc.
Mes sources :
– Site Internet de la Galerie TROCMEZ, Galerie qui vend aujourd’hui des oeuvres d’Aujame. N’hésitez pas à y passer pour voir d’autres oeuvres (et demander des prix ;-), c’est grâce à eux que je reproduis des oeuvres sur cette page (remerciement public;-).
– CD-Rom « Balade en Art Plastique sur 8 siècles en LIMOUSIN » 1998 Triedre Multimédia
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