« Le « Chapitre » était une forteresse inexpugnable »

Encore une fois, le texte d’un article de la « Montagne » daté d’Août 1970 et parlant des fouilles de l’époque sur le Chapitre.
Deux raisons au passage de cet article :
D’abord le fait qu’il a réveillé des souvenirs enfouis en moi : l’histoire des souterrains du château vers la ville qui faisaient tant fantasmer les mômes que l’on étaient et qui allait jusqu’à la quête du « trésor des templiers » qui, comme chacun le sait est quelque part à Aubusson, puisque Pierre d’Aubusson n’était pas l’un des moindres de leurs membres…
Et puis le fait que cet article révéle, une fois de plus, l’implication des Aubussonnais pour leur patrimoine. Je déplore aujourd’hui leur passivité, Dayras le faisait en 1970 puisque seuls deux Aubussonnais participaient aux fouilles du Chapitre…
Avant sa démolition au XVIIe Siècle

Le « Chapitre » était une forteresse inexpugnable

Nombreux sont, parmi les aubussonnais, les amateurs d’histoire et de vieilles pierres à déplorer la démolition, au XVIIe Siècle, de notre forteresse locale, plus connue sous le vocable de Chapitre.
Ce magnifique château constituait, en effet, et de nombreuses chroniques en font foi, une forteresse pratiquement inexpugnable, encore qu’il n’eut jamais prouvé la qualité de ses défenses à un point comparable, par exemple, aux remparts de la cité d’Uzerche. Ion sait également qu’il doit son nom actuel au fait qu’il abrita, dans les années d’une histoire plus récente, le « chapitre » des chanoines de Moutier-Rozeille. Le goupillon remplaçant l’épée, certains y virent une déchéance, là même où d’autres estimaient y avoir un indéniable progrès.Mais la rancune des aubussonnais est encore vive actuellement envers Richelieu, ce « dompteur de haute noblesse ». Bien loin d’être motivée par un amour des grands feudataires, elle est surtout le regret du magnifique attrait touristique qu’aurait réservé à la ville la présence d’un édifice majestueux, patiné, vénérable et impressionnant, comme tant et tant de villes françaises peuvent s’enorgueillir d’en posséder.
Il demeure certes, de notre château, des vestiges encore imposants et intéressants, mais surtout, l’esplanade du Chapitre sert, traditionnellement, à la curiosité aubussonnaise.N’est-elle pas réputée être constituée par les déblais même du démantèlement ? certains prétendent que des souterrains mystérieux en partent, aboutissant en des lieux divers et parfois très éloignés (le sous-sol de l’ancienne école « Jeanne d’Arc entre autres, ou.. le soubassement du château du Fôt)
Combien d’Aubussonnais, actuellement mûrs et parfois plus qu’adultes aujourd’hui, n’ont-ils pas au reste conservé la nostalgie de leurs rêveries enfantines et le souvenir attendri de « leurs » fouilles de jeunesse, époque à laquelle certains, à la faveur d’un après-midi de jeudi s’empressaient à l’aide de pelles et piochons d’enfant de chercher là une de ces fameuses « ouvertures mystérieuses ».

Des Potaches archéologues

Nous nous sommes laissés dire, par certains de nos compatriotes, que, durant la dernière guerre, un groupe de potaches du moment vit son activité « archéologique » interrompue à force par l’intervention des gardiens de la paix, alertés à juste titre par certains adultes du moment, inquiets des dégradations possibles de ce site.
Les fouilles qui viennent d’avoir lieu dernièrement au « Chapitre » sont heureusement plus sérieuses. Effectuées par des archéologues diplômés, avec l’aide de jeunes volontaires (dont deux aubussonnais), cette campagne de fouilles estivale est, rappelons-le, la seconde effectuée ces dernières années.

Le résultat en est d’ores et déjà considéré comme si encourageant qu’il semble bien que les efforts ne doivent pas en reste rlà. Les découvertes effectuées, beaucoup plus importantes cette année que la première fois, paraissent prometteuses. Bien entendu, il faut attendre le dépouillement complet du dossier et sa publication, pour donner des détails plus précis, ce que nous ne manquerons pas de faire.
En attendant, M. Dayras, présidente de la Société Archéologique de la Creuse et de l’Association des Amis d’Aubusson, connaisseur émérite de notre passé régional, nous a précisé que devant la qualité de telles recherches, il était regrettable que les jeunes aubussonnais n’eussent pas en plus grand nombre apporté leur concours à cette entreprise.
Nous pensons que le courage et le goût pour les « vieilles traditions » demeure vivace chez nos compatriotes et que, seuls, un défaut d’information a empêché les volontaires de se présenter en grand nombre. Il ne suffit pas, en effet, d’avoir le désir profond d’aider à de tels travaux, il faut encore savoir si la chose est souhaitée.
Que les jeunes gens sachent donc que le concours de tous, bien loin d’être redouté pour l’avenir, est hautement souhaité.
Tous les jeunes gens et jeunes filles intéressés par d’éventuelles campagnes de fouilles ultérieures peuvent donc, au long de l’année, se faite connaître. Leur candidature sera accepté avec reconnaissance. Il leur suffit, pour cela, de prendre contact avec la Société Archéologique creusoise, les Amis d’Aubusson ou la Mairie.

L’article n’est pas signé (M. Faye, journaliste de la Montagne à l’époque ?)

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