Souvenirs de l’Exposition Universelle de 1878

La tante de ma grand-mère avait 14 ans lorsqu’avec sa jeune soeur et ses parents , elle partit à Paris visiter l’exposition universelle de 1878. Je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager les premières pages de son carnet de voyage – petit trésor d’écriture et d’humour !
Et témoignage magnifique des progrès réalisés par les Chemins de Fer Français en matière de rapidité….

Souvenirs de l’exposition universelle de 1878

« Nous sommes partis le jeudi 12 Septembre à 2 heures 5 minutes du soir. Le voyage s’est fait très agréablement et sans trop de fatigue ; on s’est arrêté à Fourneaux, à Lavaveix , à Busseaux pour prendre des voyageurs , nous avons eu la chance de ne prendre personne et nous sommes arrivés à cinq jusqu’à Guéret où nous sommes passés à 4 heures. Là, il est monté plusieurs personnes et nous avons été dix, c’est-à-dire au complet, jusqu’à St sulpice où nous sommes arrivés à 5heures ½ ; nous avons attendu une heure dans cette gare et le train ne s’est remis en marche qu’à 6heures ½. Nous avons dîné à la tombée de la nuit, et la nuit étant arrivée chacun a cherché à sommeiller. A minuit, on est passé à Vierzon, il y avait 15 minutes d’arrêt et un buffet, nous avons ensuite continué notre route sans descendre de wagon jusqu’à Orléans ; là il y avait seulement 5 minutes d’arrêt, juste le temps de descendre, de remonter et de se dégourdir un peu les jambes.

Il faisait un clair de lune magnifique, aussi je ne puis dire mon admiration en apercevant la Loire, ce beau fleuve où se réfléchissaient et la lune et les nombreux becs de gaz qui se trouvent tout le long du quai… ; enfin à 7 heures du matin nous faisions notre entrée dans la capitale. Une foule nombreuse de parents et d’amis attendaient avec impatience l’arrivée du train ; s’ils eussent pu , ils auraient envahi la gare et il n’y aurait plus eu moyen de se reconnaître ; heureusement une grille séparait, et on se contentait de se faire des signes pour se témoigner mutuellement le plaisir que l’on avait de se revoir ; pour nous, nous faisions des signes à tout le monde puisque nous ne connaissions personne ; enfin après avoir attendu longtemps une voiture, nous avons pu nous faire conduire à l’hôtel , rue du Croissant ; nous nous y sommes trouvés très bien pendant tout notre séjour »……

Dimanche 22 Septembre 1878

« Enfin à 11 heures, nous avons pris le tramway pour nous conduire à la gare et cette fois, nous embarquer pour Aubusson. Le voyage s’est fait comme le premier très agréablement et le lundi nous rentrions dans notre maison que nous trouvions bien petite et bien basse comparée aux monuments de Paris. »