Rappel à l’ordre…

L’arrêt de ce blog répondait à une nécessité de révolte, une volonté de réagir contre le laissez-faire ambiant face à la destruction de pans entiers de notre histoire sociale. Je n’avais pas de plan derrière cela, pas de date de reprise… juste manifester le fait que je n’étais pas d’accord.
Marquer la rupture était important, j’ai donc modifié l’image du blog, sa peau, histoire aussi de montrer que nous n’étions pas contre le changement, au contraire, mais bien pour une évolution vers mieux…
Et puis, au delà de la peau, il y a l’âme… L’oeuvre, l’outil, le fondamental, la raison d’être de tout cela et les signes qui font que l’on se doit d’être là, parce que, sans nous aujourd’hui, des parties de mémoire disparaissent…
On vient de me le rappeller de la plus étonnante façon qui soit. D’où ? Pas d’un lieu mais d’une époque : de cette première guerre dont nous avons déjà parlé…


Avant le blog, j’étais assez attentif aux signes que l’on trouve sur notre route, ces choses qui font que l’on s’interroge sur un moment, un lieu et je pense l’avoir maintes fois prouvé ici en montrant des choses que souvent d’autres ne voient pas…
Ces signes sont parfois tellement évidents que l’on ne peux que les suivre.
il y a quelques jours, le blog a passé sous silence le 11 Novembre alors que, vous le savez, je me passionne depuis longtemps pour les gars de 14-18 qui ont croisé le chemin d’Aubusson.
Deux jours aprés, le rappel à l’ordre tombait : ma soeur a trouvé, dans les gravas de ses travaux, une veste qui ressemblait à celle que son fils portait pour le tournage de Raboliot dans le coin, une de ces vestes en feutre bleu, caractéristique de la Guerre de 14.
Le hasard n’existe pas : Le scénario de cette histoire se construisait, chaque acteur entrait dans le jeu avec la connaissance dont il avait besoin pour qu’aboutisse le réveil de la mémoire…

La veste dans son état brut, il manque la manche gauche mais la doublure est intacte

Je lui demande au téléphone de regarder le col et de me dire s’il n’y avait pas 162 dessus, le numéro du régiment en dépôt à Aubusson en 14-18. Seuls deux chiffres restent 1 et 2 mais ils correspondent. Evidemment….

Pour préciser un peu plus, quelques éléments : ces galons de caporal (?)

Les marques de fabrique de la veste (7.12.1915) :

Et puis ce chevron, petit signe effacé mais immense révélation du fait que le militaire a passé plus d’un an au front :

La curiosité est à son comble (pas vous ?), les questions aussi… comme élément de réponse, ma soeur trouve dans une poche, une enveloppe difficilement lisible car presque en miettes.

La lecture du nom est approximative mais, à partir d’une recherche sur l’entête, nous pouvons identifier le propriétaire, savoir d’où il venait (Hazebrouck) et même connaitre l’endroit d’où on lui écrivait, cette boutique que l’on devine sur l’entête de lettre et dont j’ai retrouvé une carte postale grâce au site Internet d’un collectionneur (Merci à HAZEBROUCK-Autrefois).

Le Bilan : Roger Desoutter, caporal à la 26éme compagnie (de dépôt) du 162éme Régiment d’Infanterie, n’est pas sur la liste des Morts pour la France. Le caporal est-il simplement rentré chez lui, jetant sa veste ici le jour de l’armistice ? Est-il resté à Aubusson comme certains aprés la guerre ?
En tout cas, quelque part il n’a pas permis que l’on passe ici sous silence l’hommage a ces gars qui ont perdu une partie de leur vie, si ce n’est si souvent LA vie, pour nous…

Je pense que nous n’en sommes qu’au début de cette histoire mais elle prouve bien une fois de plus que nous ne savons rien sur notre ville et que chercher, étudier, vérifier, découvrir est fondamental ici, afin simplement que l’on ait pas à nous rappeller à l’ordre depuis de lointains horizons…

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  1. les Bailleulois du 162éme RI à Aubusson | [ AUBUSSON ]

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