Le départ d’André Jorrand s’est fait dans un relatif silence à Aubusson. Il y est pourtant né le 27 novembre 1921, de Henri Jorrand, (fils d’Antoine, du Fôt) et de Madeleine Jondeau, dite « Manna », demeurant rue des Tanneurs.
Trés tôt passionné par la musique, il devint, aprés un professorat de musique, conférencier aux Jeunesses Musicales de France et est entre autres le compositeur de plusieurs symphonies…
Menant parallèlement des études de droit, il fit par la suite carrière d’avocat à Paris, puis de magistrat en tant que président du tribunal de Langres.
Puis il voulut gravir à son tour les marches de la création et, fort d’une formation supérieure à l’orgue et d’une license de composition de l’ENM, il enchaine symphonies, concertos et partitions de musique de chambre, sa musique est jouée par de grandes formations (Maîtrise de Radio-France, Orchestre de Nuremberg…) et il enregistre plusieurs CDs. C’est à travers son oeuvre musicale qu’il souhaitait qu’on se souvienne de lui et il demandera que soit inscrit sur sa tombe à Ahun le qualificatif « compositeur ».
Plein d’affection pour sa ville natale où il séjournait trés régulièrement bien qu’habitant Paris, il constitue en 1978 l’Association des Amis de l’Orgue d’Aubusson grâce à laquelle fut construit le superbe instrument de l’église Sainte Croix, puis dès 1983, il crée un stage d’orgue estival qui prend forme de master class.
Enfin en 1988, il lance le premier festival de musique d’Aubusson « Musiques au coeur de la Tapisserie ».
Au delà de cet essentiel qui fit sa vie, c’est aussi beaucoup à travers l’accessoire et l’anecdote qu’on se souviendra d’André Jorrand, dit « Tito », particulièrement dans sa famille, qu’il aimait à réunir tous les 2 ou 3 ans en grandes assemblées joyeuses. C’était un sensuel qui aimait la vie tant au travers des beaux arts -il pratiqua aussi la peinture et l’aquarelle- que dans ses côtés plus triviaux: merveilleux imitateur, il régalait son entourage de ses satires croustillantes, invitait volontiers parents et amis à sa table pour y goûter ses toutes dernières recettes (il cuisait lui-même son pain et n’avait pas son pareil pour les tartes à la framboises!), aimait à restaurer et à conduire de vieilles autos de collection, pratiquait le judo et l’escrime avec délectation, ainsi que la pêche à la truite et aux écrevisses, au temps où il y en avait encore dans les ruisseaux de Creuse.
Sa biographie Musicale issue de 2 de ses CDs :
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