
Plus on étudie l’histoire de la Tapisserie à Aubusson, plus on découvre des choses, parfois futiles, parfois d’une relative importance.
En ces temps où une partie de la population tendrait à vouloir se remilitariser, rappeler la loi Freycinet sur le recrutement de l’armée me paraît de bon ton. Cette loi de 1889 fixe la durée du service militaire actif à trois ans. Il est obligatoire et universel, mais inégal : Un tirage au sort lors du conseil de révision indique au conscrit la durée de son futur service militaire : 1 ou 3 ans. Elle limite les dispenses, le recrutement s’applique désormais aux étudiants et va jusqu’à inclure les élèves ecclésiastiques.
A Aubusson, si vous vouliez avoir la chance d’éviter ces trois ans, une possibilité : travailler dans la Tapisserie. En effet, les industries d’art présentent l’énorme avantage de pouvoir garder les jeunes au travail et de leur éviter ces trois ans de service. Preuve en est cet entrefilet paru dans un « Petit Aubussonnais » de 1890. C’était aussi le cas des élèves inscrits à l’Ecole nationale des arts décoratifs, ce qui, 5 ans après la création de celle d’Aubusson, a du motiver grand nombre de prétendants à l’inscription.
L’article 23 de la loi du 15 Juillet 1889 nous dit :
En temps de paix, après un an de présence sous les drapeaux, sont envoyés en congé dans leurs foyers, sur leur demande, jusqu’à la date de leur passage dans la réserve :
Paragraphe 2 : […] Les jeunes gens qui ont obtenu ou qui poursuivent leurs études en vue d’obtenir : […] un prix ou médaille d’état dans les concours annuels de l’Ecole nationale des beaux-arts, du Conservatoire de musique et de l’Ecole nationale des arts décoratifs ;
Paragraphe 3 : Les jeunes gens exerçant les industries d’art qui sont désignés par un jury d’état départemental formé d’ouvriers et de patrons. Le nombre de ces jeunes gens ne pourra en aucun dépasser ½% du contingent à incorporer pour trois ans ;
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