L’Eglise de Saint-Jean-la-Cour

Il y a quelques temps, Jean-Noël s’interrogeait sur le statut d’église ou de chapelle pour Saint-Jean. Une bonne occasion pour quelques mises au point sur ce bâtiment.
Pourquoi l’appellation « église » est préférable à celle de « chapelle » ?

L’habitude d’appeler « chapelle » l’édifice religieux situé sur la rive gauche de la Creuse dans le quartier Saint-Jean d’Aubusson, vient du fait que, depuis la Révolution, elle a servi effectivement de chapelle et même de nécropole aux propriétaires du château Saint-Jean disparu au XIXème siècle et remplacé par un bâtiment qui abrite maintenant une maison de retraite.
Cet édifice est, en réalité, l’ancienne église de la paroisse de Saint-Jean-la-Cour

La paroisse de Saint-Jean-la-Cour

Réduite à peu de chose à la fin du XVIIIème siècle, la paroisse de Saint-Jean-la-Cour n’a pas pu résister à l’hégémonie d’Aubusson qui, aux débuts de Révolution, la considérait comme un de ses faubourgs, le faubourg Saint-Jean, dénommé sous la terreur « faubourg Egalité« .
Elle a bien été convoquée à comparaitre devant la Sénéchaussée de la Haute-Marche lors de la convocation aux Etats généraux de 1789 mais ses deux députés n’ont pas été admis à siéger parce que la paroisse qu’ils représentaient n’avait pas de rôle d’impositions distinct de celui d’Aubusson. Ainsi n’est-elle pas devenue une municipalité et la paroisse a disparu.

L’église de Saint-Jean-la-Cour

Une paroisse est organisée autour d’une église et d’un cimetière. De nos jours, seule subsiste l’église réduite à la croisée de transept et au choeur et privée de son mobilier.
Pérathon la décrivait comme ayant eu « des dimensions plus considérables » et trouvait « dans l’ordonnance de quelques-unes de ses parties, de vastes cintres aujourd’hui murés, des faisceaux de colonnes privées de leur couronnement… » la preuve de son caractére roman.

L’ancienneté de la paroisse de Saint-Jean-la-Cour et de son église.

Michel Aubrun, dans l’étude fondamentale qu’il a consacrée à l’ancien diocèse de Limoges des origines au milieu du XIXème siècle, passe en revue toutes les églises et les paroisses de son champ d’étude et établit deux critéres d’ancienneté : le vocable et la superficie.
Une église dédiée à Saint-Jean-Baptiste est forcément très ancienne, le baptistère étant fixé là pour accueillir les premiers chrétiens. Elle est le centre d’un vaste territoire qui, par la suite, a pu être amputé lors de la création de nouvelles paroisses.
C’est justement ce qui est arrivé à la paroisse de Saint-Jean-la-Cour privée d’une grande partie de sa superficie au moment de la création de la paroisse de Notre-Dame-du-Mont ou Notre-Dame du Château, puis de celle de Sainte-Croix.

Jean-Louis Broilliard