POPELIN Georges, Mort pour la France le 30 juillet 1919

Georges Popelin n’a pas son nom sur le monument aux morts de la ville. Il est pourtant né à Aubusson et reconnu Mort pour la France car décédé de brûlures suite à un accident d’avion quelques mois après la guerre, le 30 Juillet 1919. C’est le parcours étonnant que celui d’un fils de menuisier d’Aubusson devenu pilote d’essai que nous allons retracer :

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Acte de naissance de Georges Popelin, fils d’Alexandre Joseph Popelin, Menuisier et de Marie Brissaud, ouvrière en tapisserie (On peut noter que le décès n’a pas été transcrit, ce qui peut expliquer le défaut de son nom sur le Monument)

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Fiche Mort pour la France de Georges Popelin

Georges est appelé avec la classe 1917. Le 11 janvier 1916, à 19 ans, il est affecté au 2ème groupe d’aviation à Bron (Rhône). Il suit alors une formation de mécanicien monteur d’avions en raison de ses connaissances en ébénisterie. En 1916, il est successivement affecté à une école d’aviation d’Etampes et au parc de réparation de Dijon-Longvic.
Il passe en formation de pilote début 1917. Breveté (n° 6088) à Avord le 25 avril 1917 (pour cela nommé caporal le 30 mai), il est en perfectionnement à Châteauroux mai/juin 1917. Puis il arrive au groupe des divisions d’entraînement (GDE) au Plessis-Belleville, division « observation » le 11 juin 1917.
Il est affecté le 10 juillet 1917 à l’escadrille F 8 et arrive le 12 au terrain d’Eppeville (Somme). L’escadrille vole sur avions Farman F-40 et travaille au profit de la IIIème armée.

Farman F-40 (photo Wikipédia)

Le 11 septembre, la F 8 est affectée à l’aéronautique du 11ème CA (passé entretemps de la IIIème à la VIème armée) et rejoint le terrain de la ferme du Mont de Soissons, près de Serches (Aisne). Blessé  à l’épaule par une balle de terre au cours d’une mission photographique le 15 octobre, il parvient à ramener son avion et son passager au terrain. Pour cela, il obtient une citation à l’ordre de l’armée le 19 octobre (JORF du 5 janvier 1918, p.222).

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Il revient de convalescence au GDE le 4 décembre 1917 pour entraînement au pilotage des avions Dorand AR-1 et -2 qui équipent alors l’escadrille rebaptisée AR 8. Il rejoint le 13 décembre au terrain de la ferme du Mont de Soissons .

le Doran AR-1 (avion de reconnaissance -photo Wikipédia)

Le 5 janvier 1918, en mission photographique sur le Chemin des Dames, il abat un avion ennemi au-dessus de Monampteuil, ce qui lui vaut (ainsi qu’à son observateur, le Cne Ruby) une citation à l’ordre de l’armée le 6 février 1918 (JORF du 3 mars 1918, p.2852) et sa promotion au grade de sergent (20 février 1918).

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JORF du 31 mars 1918, p.2852
Il fait un bref passage en stage de pilotage sur avions Salmson 2 au Groupement des Divisions d’Entraînement du 23 au 25 janvier  1918 à l’occasion de la transformation progressive de l’escadrille, rebaptisée SAL 8.

Salmson 2  (photo Wikipédia)

Le 10 avril, il effectue une reconnaissance à 200 m d’altitude à 7 km à l’intérieur des lignes ennemies. Il reçoit une autre affectation au 2ème trimestre 1918.
Il revient le 23 juin 1918 au GDE (Groupement des Divisions d’Entraînement) pour entraînement à la chasse. Il passe à la division « chasse » le 13 septembre puis à la division « chasse-Nieuport » (le fameux biplan auquel on pense de suite quand on pense avion de la première guerre, utilisé par l’armée française mais adopté aussi par la plupart des armées alliées) le 18.

Nieuport (photo Wikipédia)

Il reste peu sur Nieuport et passe à la division « chasse-Spad » le 21. Il est affecté le 7 octobre 1918 à l’Escadre 2 (13ème, 17ème et 20ème groupes de combat) et arrivé le 12 à l’escadrille SPA 65 (GC 13) à  Brabant-le-roi (Meuse) .

Le Spad (modélisé par S. Desmet – Wikipédia)

Après une mission du 4 au 16 janvier 1919 au laboratoire photographique d’Issoudun (centre de formation des aviateurs américains), il est affecté le 1er février 1919 au GDE , devenu le centre d’instruction de l’aviation de chasse et de bombardement (CIACB). Il en part le 31 mars 1919 pour le parc n° 10, parc aéronautique de la VIIIème armée, en occupation du Palatinat.
Grièvement blessé dans un accident d’avion à Villacoublay (il s’agit donc vraisemblablement d’un essai d’appareil et, après avoir retracé le nombre d’avions sur lequel Georges a volé, on comprend qu’il ait pu devenir pilote d’essai), il est évacué sur l’hôpital Dominique Larrey de Versailles où il meurt de ses brûlures le 30 juillet 1919 à 22 ans.

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La médaille militaire lui est attribuée à titre posthume (publié au JORF du 16 mars 1928, p.2923).

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Registre militaire de Georges Popelin avec en haut au crayon : Division Observation. On peut noter que la famille a déménagé d’Aubusson puisque l’adresse du Père est 12 rue des Taillandiers à Paris, un autre indice expliquant que Georges n’est pas sur le monument d’Aubusson.

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Les photographies d’avions sont issues de Wikipédia, elles ont valeur d’illustration, afin de montrer l’évolution et le nombre des avions pilotés par Georges Popelin et ne sont pas contextualisés | Aide aux recherches : Lassaque du forum 14-18

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