Je vous ai parlé de mes bisaïeuls, tous les deux cheminots, qui ont habité la maisonnette du passage à niveau de Sainte Madeleine. Je vous ai montré une photographie de leur fils, mon grand-père, devant son commerce de cycles, avenue de la République.
Aujourd’hui, c’est de mon autre arrière-grand-père dont je veux vous parler. Lucien, le père de ma grand-mère, exerçait un métier fabuleux : il travaillait pour un quincaillier qui devait avoir son magasin rue Grande, je crois.
Il était charretier, assurant pour le compte de ce commerçant les livraisons à domicile. Métier décrié s’il en est ! Et pourtant… Les souvenirs qui me restent de lui me rappellent un homme petit et trapu, gai et rieur, d’un calme résolu, en quelque sorte l’antithèse de l’image classique attribuée aux membres de cette corporation.
Imaginez qu’il parcourait les campagnes, livrant ici l’ustensile de cuisine tant attendu par la ménagère, là le nécessaire à l’agriculteur pour refaire la clôture de son champ, et tant d’autres choses encore…
J’ai encore en tête les commentaires de mon père et de mon oncle qui, enfants, ont découvert à le suivre dans ses périples, mille chemins, mille sentiers, mille voies «charretières». « …Avec lui, nous apprenions la commune et le canton… ». Mais aussi des souvenirs certes moins éducatifs et pour autant très intéressés : «…nous savions que la journée où il nous emmenait, un morceau de galette, de gâteau ou encore un bon bol de chocolat chaud nous attendait quelque part, car une table amie se trouvait toujours sur sa route… ».
Le voici, du haut de son attelage, prêt à partir faire sa tournée. Assurément, la livraison du jour est destinée à un bâtisseur, un atelier peut-être… Les fardeaux de ferraille traînent jusque sur la route.
Observez les tenues de travail, toutes de cuir tanné, ainsi que les renforts pour porter les charges à l’épaule.
Alors fabuleux ce métier ? Oui !…, assurément pour mon arrière-grand-père. Je ne suis pas sûr qu’il ait bien gagné sa vie à le faire, mais sa bonhomie et son entrain le destinaient certainement à ce travail fait de rencontres, de contacts et d’échanges.
J’ignore malheureusement quel était le nom du quincaillier et je ne sais pas plus si la photographie a été prise devant son commerce. Certains reconnaîtront le lieu et peut-être même le nom en question. Merci à eux de les porter à la connaissance de tous.
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