Supplique des fabricants et ouvriers de la manufacture de tapisseries de la ville d’Aubusson en marche à Nos seigneurs de l’assemblée nationale

Cette « Supplique des fabricants et ouvriers de la manufacture de tapisseries de la ville d’Aubusson en marche à Nos seigneurs de l’assemblée nationale » présente l’intérêt d’être suivie de plus de 180 signatures .
C’est la photocopie de l’original envoyé à l’Assemblée nationale dès 1790 et conservé par les Archives nationales sous la cote D Vl 27. Cette précision n’est pas inutile car C. Pérathon en a fait publier le texte dans l’Annuaire-Almanach de la Creuse de 1901 à partir d’une copie sans signatures en croyant qu’il s’agissait seulement d’un projet de supplique et en conjecturant imprudemment la date de 1791.

Outre le fait qu’en cette année les députés ont perdu beaucoup de leur prestige et ne sont plus appelés « nosseigneurs » ou « augustes représentants », des preuves indubitables existent de l’envoi de la supplique l’année précédente : il s’agit tout simplement de la lettre d’envoi conservée avec le document portant la date du 8 août 1790 et des réactions de la municipalité qui semble n’avoir été mise au courant de la démarche que le 5 septembre. Ce jour, en effet, les notables assemblés, il en a été fait lecture et les « respectables dames de la charité » ont été priées à l’unanimité de continuer leur oeuvre de bienfaisance avec les fonds de charité mis à leur disposition. Quant à l’Hôtel-Dieu, il obtenait le droit de renouveler les effets lui appartenant pour une année seulement.

Il nous a paru utile de classer par ordre alphabétique les noms des « suppliants » dont les signatures sont quelquefois difficiles à déchiffrer.

ASSOLLANT, ASSOLLANT l’aîné, ASSOLLANT François, AYMARD.

BABONNEIX, BACAUD, BACAUD, BACAUD, BARABAND, I. BARRABAND, BARRABAND, BAUFINET, BAUFINET, BEBY, BEBY François, I. BEBY, I.I.BEBY, BELLA, BELLAT, BELLAT père, BELLAT, BENOIT, BLANCHON, BLANCHON, BLANCHON aîné, I. BLANCHON, BOFINET, BOUJASSON, BOUIASSON, BOULGON, BOURDERIE, BOUYET, BOYET, BOZON: BUSSIERE cadet, BUSSIERE F.

CARTIER, CHANET (DE), CHAPEAU, CHAPELLE, CHARLE, CHARLES, CHARLES A., CHARLES curé de Saint Jean, CHARRIERE, CHARIERE, CHARRIERE, CHARTRON, CHASSAGNE, CHATIANON Pierre, ‘CHAUMETTON, CHAUSSAT, CHAUSSAT, CHAUSSAT aîné, CLERJAUD, CONCEIX, CORNEILLE, CORNEILLE, COUDERT, COUDERT, COULLOUDON, COULLOUDON, COULLOUDON, COULLOUDON jeune, COUCARDON ?, COURTEIX, COUTURIER F.

DEBEL, DEIROLLE, DESCHAZAUX, DORLIAT, DORLICAT, DOUMET. DOUMET, DUBREUIL, DUBREUILH.

FAURE, FAVAUD, FOURIE père marchand fabricant, FOURIER fils, FRAISSE, FRANSSOUS, FRAT.

GALLAND, GOUBERT jeune, GOUBERT, GOYON, GRATADOUX, GRELLET, GRELLET I., GRELLET P.E., GRELLET du MONTANT, GUILLAUMICHON.

IAUDOIN.

JANNOT, JARASSAT, JAUDOIN, illisible, illisible.

LACHAUME, LAINE, LAINE Pierre, LAMI, LANGLADE, , LE CETRE Annet,LEFAURE, LEJEUNE, LENET, LENONAND, LERMILLIER, LEVEUFVE Pierre, LIRON, LIRON, LIRON, LIRON, LONGEVIALLE, illisible.

MAINGONNAT, MAFAYON, MARCHET, MARSALLOT, MATHEYRON, MAUME, MAUME, MEAUME, MEAULME. MERCIER, MEYRON, MEUNIER, MIGOT, MINGONNAT, MINGONAT, MOITY Michel, MONTREUIL, MOREAU, illisible.

NERMOT François.

PAJON, PANGAUD, PARIS, PARIS P., PARRICAUD, PERATHON, PERICHON, PETI Pierre, PETIT Jean, PETY, PEYROUX, PICON, PICQUEAUX, PLANTADIS, PLANTADI, Pieres PORCHER, POLLETON M., POULLETON, POUTARD Pierre, PRADELLE, PRADELET.

REBY, REYNAUD, REYNAUD, RIGAUDIE, ROBY F., François ROBY fils, I. ROBY père, ROBY peintre, ROCHARD.

SARCIRON, SAUTERIEUX fabriquant, illisible.

TABARD, TASTE, THIER fils, TINDON, TRICOT, TRIMOULINAS, TURQUAT.

VALLENET, VALLENET, VALLENET, VEDRAINE, VITRAT Gabriel, VELLEAU, VERLET, VERRIER, VERRIER, VERRIER le jeune, illisible.

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Le texte de la Supplique :

Les négociants et fabricants de tapisseries et autres citoiens de la ville d’Aubusson, département de la Creuse, supliens respectueusement les augustes représentants de la nation de dérober quelques instans à leurs importants travaux, pour parcourir cet esquisse de la triste situation ou se trouvent maintenant les ouvriers de cette partie.
L’établissement des Manufactures de tapisseries en haute et basse lisse de cette ville, daté de tems immémorial, et en parvenu sans autre secour que la pure industrie à un tel degré de perfection qu’il a souvent produit des ouvrages supérieurs à ceux de la manufacture de Beauvais et rivalisant même avec ceux des Gobelins.
Cependant ces Manufactures qui on souvent porté l’admiration dans toute L’europe, son, par la cessation absolue des ouvrages à la veille d’être anéantie faute de secours. Les marchands fabricants, pleins de respect et de confiance aux immortels travaux de l’assemblée nationale, on bien jusqu’à présent fait en sorte de consoler et encourager leurs malheureux ouvriers en leur faisant entrevoir la perspective certaine d’un avenir réparateur du passé, et les fournissant d’ouvrages aux dépens de leur propre intéret pour éloigner d’eux les dangers de l’oisiveté, et leur procurer, ainsi qu’à leurs familles, quelques faibles subsistances.
Mais aprés tant de sacrifices et de précautions, la stagnation constante des affaires leur ote absoluement les moyens d’être plus longtemps utiles à cette classe d’hommes trop infortunée, en ce qu’à défaut de vente de marchandises les fonds leur manquent pour pouvoir suivre leur premier plan.
Sur que tous ces fabricans s’étan vu successivement contrains de congédier leurs ouvriers, la ville d’Aubusson n’offre plus que l’effraian spectacle de la misére et des menaces du desespoir, dans l’existence de 4 à 500 chefs de famille qui aprés avoir vendu tous leurs meubles et jusqu’à leurs vetements, se trouvent hors d’état de vivre aujourd’hui autrement que de charité sur lesquelles il ne faut plus trop compter.
Les suites de cette cruelle situation ne peuvent être que redoutables, si les pères de la patrie ne puisent dans leur sagesse les moiens de venir promptement au secours de 2 à 3000 individus préts à mourir de faim.
S’il était possible d’autoriser la ville à faire un emprun suffisant pour la reprise des travaux pendant un certain laps de temps, et qu’il put reussir, ce party paraitrait convenable, mais le numeraire et consequemment le crédit son evanouis.
Dans cette facheuse crise, les suppliants ne peuvent donc que solliciter une avance de fonds de la part de l’administration nationale, ou sinon indiquer à l’auguste assemblée un moyen d’y suppléer.
Il est dans la ville d’Aubusson un Hôtel Dieu, formé de la pure et charitable libéralité de quelques âmes pieuses entre ses anciens habitants. Les revenus de cet établissement consistent en une somme de 15 à 1800 » provenant d’un principal placé à 5 % et sur effet entre divers particuliers. Il existe encore un autre établissement ou bureau libre, dirigé par des dames de charité, possédant égaement un capital d’environ 12 mille livres placé de la même manière que les fonds de l’Hôtel Dieu.
Aujourd’hui que les divers établissements vont devenir inutiles par l’extinction de la mendicité dont l’assemblée nationale s’occupe actuellement, ne serait ce pas le tem de solliciter le remboursement d’une partie de ces capitaux pour etre emploié à soutenir la Manufacture d’Aubusson en attendant la jouissance des heureux effets de la révolution ?
Ces fonds ne seraient points perdus. les ouvrages qui en proviendraient seraient tôt ou tard vendus et le profit qu’on en ferait équivaudrait au moins à l’interet que ces sommes auraient du rapporter. d’un autre coté les intentions des fondateurs ou bienfaiteurs, seraient également remplies puisque ces sommes serviraient au soulâgement de la classe la plus indigente, comme la plus nombreuse de leurs concitoiens.
A la faveur de cette revification, il pourrait, sur des avis répandus, survenir des commandes d’ameublement pour les lieux de séances des départements et districts et l’emploi comme la comptabilité des fonds pourraient être confiés à des administrateurs dignes de confiance.
Sous ces points de vue et dans le désir qu’on les suplian d’écarter les orages dont est menacé la ville d’Aubusson afn de la disposer d’autan mieux à bénir les oeuvres des augustes représentans de la nation, ils ne cesseront de formerles voeux les plus ardeus pour le succés de leurs soins à assurer le bonheur général du roiaume.

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