En 1913, Raymond POINCARE (1860-1934) alors jeune Président (élu en janvier 1913) a souhaité faire le tour des « provinces du centre » sous l’influence de Henry de JOUVENEL président des Syndicats d’initiative du Limousin-Périgord-Quercy. Ce dernier souhaitait ainsi promouvoir notre province par une tournée des ses grandes villes et montrer ses merveilles au Président.Le président se rendit alors en un voyage de représentation de 7 jours en automobile (qui était une superbe Rochet-Schneider 25 chevaux de 1913) de Limoges à Bergerac, via Guéret, Tulle, Brive, Cahors et Périgueux du 8 au 14 septembre 1913
Le séjour du président dans la Creuse fut assez court, une journée seulement. De Limoges, le président se rendit à Bourganeuf pour une halte à la mairie, où l’attendent dans un hôtel de ville pavoisé MM Hippolyte BERGER, maire et VIVIANI député, grand ami de R. POINCARE. Puis il se rendit à Guéret pour déjeuner et où l’accueil ne fut pas moins enthousiaste. Alfred GRAND maire et toutes les personnalités marquantes du département étaient présentes. Mme Poincaré se vit même offir par un chapelier Guérétois, une « pailhole » creusoise (chapeau de paille placé sur la coiffe, pour se protéger du soleil) qu’elle accepta de porter. Après le repas, le Président se rendit à Aubusson, via Ste Feyre, Ahun et Lavaveix où trois arcs de triomphe en son honneur avaient été dressés. A Aubusson le Président fut reçu par le maire M. BARRABAND et toute la municipalité, il visita en compagnie de son épouse l’exposition de tapisseries organisée pour l’occasion et reçue en cadeau des fabricants d’Aubusson et Felletin un magnifique écran Louis XIV. De là le président se rendit à Felletin puis la Courtine où il devait passer la nuit. Le lendemain, 11 septembre il était attendu à Ussel.
Les tapisseries célèbrant l’évènement : la première offerte au président, les deux autres exposées.
petite remarque de détail :
si j’en crois différents comptes-rendus, il semble que le maire d’Aubusson n’était pas M.Barraband. Il s’agirait plutôt d’un certain M Laroche
Mon arrière-grand-père, » le père Simon », à l’époque directeur de l’école publique, rue Châteaufavier, et adjoint au maire, a participé à cette manifestation. Sur certaines cartes postales commémorant l’événement, on le voit, avec son abondante chevelure blanche et sa moustache « à la gauloise » de même couleur, notamment lorsque, sur les marches de la Mairie, il serre la main à l’une des personnes descendues de la voiture du Président (peut-être le Président lui-même, mais je ne puis assurer)
par la suite, mon arrière-grand-père fut décoré de la Légion d’honneur à la Courtine, sur le front des troupes, par le général André, à l’époque ministre de la Guerre, avant d’acquérir une plus grande célébrité pour son implication dans « l’affaire des fiches ».