Ce testament (tiré de l’HISTOIRE d’AUBUSSON de C. Pérathon), outre le fait qu’il signale les toiles léguées à l’église saint Nicolas, a ceci d’intéressant qu’il fait le détail des possessions d’un peintre au XVIIéme siécle à AUBUSSON.
Testament de François Finet, marchand et peintre d’Aubusson.
17 août 1690.
Le dix-sept jour d’aoust mil six cens quatre-vingt-dix, avant midy, en la ville d’Aubusson, maison de Me François Finet, marchand et paintre de la dite ville, fut présent en sa personne le dit Finet, lequel volontairement estant dans un lit malade de son corps, seing d’esprit, a déclaré au notaire royal soubsigné qu’il a envoyé quérir pour cet effet vouloir faire son testament auquel de son réquisitoire a esté procédé comme s’en suit.
Premièrement, a voulu qu’après qu’il aura plu à Dieu séparer son âme de son corps, son dit corps estre ensevely dans la chapelle de Saint-Nicolas, et pour cet effet lègue à la dite chapelle deux tableaux, qu’il a dans sa maison, l’un de Saint-François-de-Salles, l’autre de Sainte-Magdeleine, priant Monsieur le curé et Monsieur le recteur de la Congrégation et Messieurs les confrères de l’agréer. Plus a légué par préciput et advantages de ses autres enfants, à Michel et Gilbert Finet, ses enfants masles, tous les livres, desseings et bibliothèque des livres qu’il peut avoir, avec les couleurs de painture, tous les instrument et autres choses servant à la painture sans reserve, sy ce n’est les nouveaux dessein» de patrons de tapisserie, ne voulant point qu’il soit procédé à la vente des choies comprises dans le dit legs, veut au contraire qu’elles soient conservées jusques à la maiorité du dit Gilbert Finet pour estre après partagées sans pouvoir jusque à ce en disposer, et où le cas où le dit Michel Finet serait religieux parfait, il veut que le total du dit legs revienne au profit du dit Gilbert Finet en préciput outre la portion au surplus de sa succession.
Plus a donné en préciput à Françoise Finet, sa plus jeune fille, la somme de trente livres avec dix aulnes de camelot qui sont dans la maison et un bahut fermant à clef, le plus grand de ceux qui sont dans sa maison, quy ont esté toutes ses volontés testamentaires.
Et sur le champ de son réquisitoire a esté procédé à l’inventaire de ses effets mobiliers comme s’en suit. :
Et estans monté dans la chambre d’en haut, sy est trouvée une table de menuzerie, un buffet à quatre armoires, lesquels estans ouverts, sy est trouvé dix grands plats, quatre moyens et deux plus petits, plus sept assiettes d’estaing….. livres pesant de soye dont un quart demy de soye coste, des lunettes dans un estuit, un fusil, deux landiers de fer, une table de charpente, sept livres de painture d’Istoires et autres dans une garde-robe quy en est tout remply et dans lequel il s’est trouvé un inventaire des dits livres escript de sa main, que le dit Finet testateur quy sy est rendu nous a faict voir et l’a néanmoins retenu.Plus les estampes quy sont au bas du dit garde-robe ou dans le dit armoire aveq sept pièces de vieux desseings paings de Paris et autres pièces rapportées et un vieux desseing de l’Innocence recognue, un vieux desseing de verdure et un autre vieux desseing des Amours de Diane et d’Hypolite et autres deux vieux desseings, l’un de Peiche et l’autre d’Hélène et de vieux desseins de verdure dont il se servoit pour la tapisserie.
Tous lesquels desseings, avec les dits livres et estampes, il veut estre mis en particulier et fermés à clef pour estre conservés à ses enfants masles, suivant le preciput qu’il leur en a cy dessus faict. Compris neuf ou dix pièces dessinées trouvées dans le dit armoire et les desseins nouveaux qui s’ensuyvent.
Premièrement. Six pièces des Conquestes d’Alexandre valeur de six vingt livres; plus autres six pièces de Paul-Emile de mesme valeur ; – plus deux autres tentures, l’une de Romulus et l’autre de Tarquin de la valeur de 70 livres chacune; – plus autre dessein en sept pièces des Métamorphoses de valeur de 60 livres; – plus autres six pièces de Métamorphoses de valeur de 46 livres; – plus autres deux
tentures, l’une de verdure aveq les Chasses et l’autre représentant les Saisons de 40 livres chascune
Plus le tableau de Saint-François-de-Salle et celuy de Sainte-Magdeleine qu’il lègue à Saint-Nicolas.
Plus sept tableaux de l’Innocence recognue, un autre de païsage et deux tableaux représentant la Descente de Croix; quatre tableaux en destrampe aveq autres quatre ou cinq petits tableaux.
Plus un viollon aveq son estuit et un dessus de violle, deux couvertes communes, une rame de papier qu’ila receu de Darbise de Saint-Aoiand auquel il doit quatorze livres.
Plus une tenture painte, la verdure à destrampe et les figures à l’huile, représentant les Chasses d’Ovide dont trois seulement touchées et trois….. et plusieurs petites bordures, aveq les outils, pinceaux et autres instruments de paintures et les couleurs sont comprises dans le dit legs.
Plus quatre bordures paintes à l’huile et autres quatre en destrampe aveq quatre branches à l’huile…..
Déclare avoir plusieurs autres effets mobiliers qui luy ont esté divertys, tant de pièces de tapicerie qu’autres, pour ce de quoy il proteste de se pourvoir contre les possesseurs et complices, ainsy qu’il a déclaré, ne s’estant trouvé d’autres meubles dans la dite maison à inventorier quy ont esté laissés en la puissance du dit Finet testateur, quy a voulu le sus dit testament recevoir son effet et qu’il ne soit point procédé à l’inventaire pour ce quy est des meubles, en dispensant le tuteur quy sera nommé.
Fait en présence de Jean Vaureilhe, marchand de cette ville, Pierre Bridier, maître cordonnier d’icelle et Jean Villemerle, clerc de la dite ville soubzignés avec le dit Finet, testateur.
Signé : F. Finet, Jean Vaureilhe, Bridier, Finet, notaire royal héréditaire réservé.
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