Du parcours complet en foad au multimodal avec Moodle
Je reviens sur mon expérience avec la Plateforme MOODLE. Je pense en fait que j’ai succombé à la facilité. Une réflexion extérieure du genre « C’est bien, tu as bien retenu ta leçon des MOOCs, c’est parfaitement appliqué » m’a fait un peu réfléchir : je ne suis ni dans le même public, ni dans le même contexte. Mes apprenants sont d’un niveau scolaire moins important que le niveau moyen des apprenants MOOC, ils n’ont pas les mêmes compétences ni la même aisance informatique, il faut donc que j’adapte ce que je concevais comme un parcours complet en modalité tout numérique.
Je parle régulièrement du multimodal, c’est d’ailleurs plutôt ma façon de voir la formation et en investissant Moodle, j’oublie : comme quoi l’outil peut vous faire dériver de vos fondamentaux.
Pour envisager l’apport de Moodle sous un nouvel angle, je mets de côté les parcours complets numérique/bureautique/informatique pour investir les champs de l’enseignement général. J’ai la chance d’intervenir sur un panel de formations assez large notamment en Français/Histoire-Géographie sur des CAP Bâtiment (Maçonnerie, Peinture-Plaquiste…) et en Histoire de l’Art sur un CAP Art de la Lisse et un futur Brevet des Métiers d’Art, c’est sur ces parcours que je tente mes nouvelles expériences MOODLE.
Il paraît inenvisageable – et même pas très utile – de copier un parcours complet sur un support à distance dans le cadre de ces enseignements. La nécessité d’un face à face formateur/apprenants n’étant plus à prouver et l’appropriation des supports par quelque nouveau formateur que ce soit me paraissant un investissement « perte de temps » face à la possibilité de développer ses propres supports.
Par contre, créer de la valeur ajoutée à un parcours existant quel qu’il soit est une approche de l’outil MOODLE (ou d’une autre plateforme à distance) qui pourrait s’avérer payante à la fois dans le cadre d’un réseau de formateurs (partage de compétences sur un espace collaboratif cadre), en plus-value pour l’apprenant ou le groupe (résolution de problèmes en autonomie ou en collaboratif) et en proposition pour l’organisme de formation qui peut vendre du présentiel couplé à une offre « plus-value » externalisée.
Est-ce que cela doit prendre la forme des fameuses études de cas que l’on donne aux apprenants en fin de parcours, parfois dans le cadre de validation de compétences, de vérification des acquisitions ou simplement « parce qu’il reste des heures à faire » ? C’est ce que j’ai entendu en réunion de formateurs et ce que j’ai d’abord tenté. Résultat ? Frustrant ! Ce genre de mise en situation, avec accès à des données internet et un peu de temps, on en fait 3 dans l’heure et, à part créer des automatismes chez l’apprenant (il répète ce qu’il sait déjà, ce qui n’est pas si mal dans un objectif d’employabilité), cela limite le plus que pourrait apporter une plateforme externalisée.
Pour apporter un vrai plus, il faut donner la possibilité de voir ce que l’on n’a pas le temps de voir en présentiel, de glisser dans les interstices d’un parcours modulaire quelques pierres de plus qui consolideront l’édifice des acquisitions de l’apprenant.
Le choix de sujets tels que l’Histoire ou l’Histoire de l’Art paraît une bonne approche, les interstices étant tellement vastes entre une transmission parcellaire et une vision globale que l’on peut apporter un nombre considérable d’ajouts à un parcours qui ne se consacrerait qu’à l’essentiel dans un temps déterminé.
A suivre.
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