Le multimodal ?

Je parle de plus en plus de multimodal comme si j’avais découvert ce mot hier. Rien de nouveau sous le soleil pourtant, il est bien évident qu’utiliser plusieurs modes dans un même parcours, c’est de cette façon que je forme depuis des années.

Le croisement de plusieurs moyens ou outils dans un parcours de formation, la capacité à donner de l’autonomie à l’apprenant, soit en individuel soit en collaboratif, sont des méthodes plus qu’éprouvées. Pourtant je discute encore avec des sceptiques, ce qui peut se comprendre tant la propension de l’institutionnel paraît être à la suppression du formateur au profit du tout numérique. Argumentons donc en faveur du multimodal et d’abord posons quelques définitions :

Dans l’étude sur les systèmes de formation multimodale en région Aquitaine de 2014, Jean Vanderspelden  propose une définition à partir des échanges des acteurs aquitains :  “Une formation peut être qualifiée de multimodale lorsque son déroulement associe plusieurs modes d’apprentissage au profit des apprenants en intégrant, en partie, des outils et des ressources numériques ; apprentissages présentiel et à distance, transmissif et collaboratif, individuel et collectif, dirigé et autodirigé, formel et informel, et que ces modes résonnent avec des temps d’information, d’orientation, de production ou de validation. Dans une formation multimodale, un apprenant peut dérouler son parcours de formation, sans la présence continue de son formateur, de son tuteur ou de tout autre personne en charge de son accompagnement.”

Rassurons les formateurs : “sans la présence continue de son formateur”, ça veut d’abord dire qu’il reste un formateur garant du parcours de l’apprenant. Ce qui peut changer face à un dispositif en tout présentiel, ce sont les divers temps et lieux d’apprentissage articulés autour de l’apprenant et des ses besoins.
Pour les distinguer, je vais m’appuyer sur une typologie des dispositifs d’e-learning publié ici (sur le site de Média-T), réécriture de travaux menés par Frédéric HAEUW à l’initiative de la Direction de la Technologie de l’Education nationale.

Cette typologie inverse le propos puisqu’elle part d’un modèle d’e-learning intégral. Ce dispositif, avec l’expérience notamment des MOOCs me paraît réservé à un niveau de formation relativement élevé et face à des apprenants ayant un niveau d’autonomie important face aux apprentissages. Pas trop le cas de ceux que je peux accompagner et même si j’ai pu un temps me fourvoyer dans la construction de parcours numériques complets, j’en reviens plutôt aujourd’hui.

Les deux modèles suivants me paraissent particulièrement proches, même s’ils ne répondent pas aux mêmes exigences de base : On se place là de deux points de vue : l’un est plutôt institutionnel, entreprise, l’autre plutôt à aborder du point de vue de l’apprenant.

Dans ma pratique professionnelle quotidienne, je me situe actuellement plutôt sur le modèle 2 : des groupes en présentiel avec utilisation d’e-learning en autonomie, soit en centre, soit à domicile (liste de sites à consulter, bases de données à enrichir, exercices en complément ou fondamentaux à maîtriser en pré-requis, etc.).

C’est pourtant vers plus de Blended-learning que tendent les formations sur lesquelles j’interviens, en particulier dans le cadre de formations techniques et plus encore, bien évidemment, tertiaire de bureau.

Pour ce qui est du social-learning, cela correspond plus à ma propre façon de me former, par les réseaux et par l’intermédiaire de spécialistes d’un domaine via un partage de savoirs soit au cours d’échanges formels dans le cadre de MOOCs ou autres plateformes, soit en recherche brute de contacts efficients.

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