Article “Quel avenir pour la formation des enseignants ?”
En suivant le MOOC Transition Éducative, on voit qu’un grand nombre de questions se posent sur la formation des enseignants. L’évolution de la société , de l’emploi, des techniques, la diversité des situations d’apprentissages bousculent cette certitude de l’enseignant sortant d’une école et formé une fois pour toute.
Etre à la fois carrefour entre le savoir et l’apprenant mais aussi au contact du monde requiert aujourd’hui une agilité de tout instant, mais sommes-nous tous prêts ?
L’article “Quel avenir pour la formation des enseignants ? Différentes conceptions du professionnalisme à l’échelle internationale“, paru sur le site Innovation et Education Lab (qui propose un MOOC sur l’innovation en éducation, on en reparlera) et signalé par Florence Rizzo sur le MOOC (Merci Florence !), montre la variété des définitions du professionnalisme dans ce domaine.
Quatre typologies d’enseignants sont développées :
- l’enseignant « efficace »,
- l’enseignant « réflexif »,
- l’enseignant « enquêteur »,
- l’enseignant « transformateur ».
Pour résumer, l’enseignant « efficace » est prêt à répondre aux exigences de l’obligation de rendre compte et aux enjeux de l’évaluation. Normes professionnelles et performance sont au cœur de ce type de formation.
L’enseignant « réflexif » souligne l’engagement de l’enseignant dans un développement personnel et professionnel selon une approche cyclique et pratique, sa capacité à planifier ses actions, à collecter des données et à les analyser, pour transformer son enseignement. Ces travaux scientifiques ont montré la gamme étendue des possibilités offertes aux enseignants pour apprendre ensemble, mettre en œuvre les résultats de la recherche, collaborer avec leurs collègues, consulter les élèves, tout en cherchant à résoudre des problèmes et tester des solutions dans la classe. Cela nécessite toutefois une prise de risque et une ouverture professionnelle à laquelle les enseignants ne sont pas forcément sensibles ou sensibilisés.
L’enseignant « enquêteur » adopte une posture d’enquête systématique dans sa classe, en développant ses pratiques et en partageant ses idées avec d’autres professionnels. Ces idées ont été reprises, développées et améliorées à travers une grande étendue d’initiatives et de partenariats avec les écoles et les universités et elles ont même bénéficié d’un soutien important de plusieurs ministères de l’éducation. Des travaux ont montré l’utilité d’introduire ce modèle de l’enseignant enquêteur dans des programmes de formation initiale pour développer des dispositions réflexives et critiques parmi les jeunes enseignants.
L’enseignant « transformateur » se veut un contributeur du changement social et de la préparation des élèves à ces transformations. Il ne s’agit pas seulement de défier le « statu quo » mais de contribuer à un système éducatif plus juste et moins inégal. La formation se fait autant sur le travail d’enseignement et sa relation aux apprentissages que sur les croyances et les valeurs que les enseignants se forgent à différentes étapes de leur carrière. L’apprentissage entre pairs, le travail en réseau entre établissements ou au sein d’une communauté d’apprentissage professionnel, de même que l’usage des technologies digitales, sont des outils pour définir et mettre en œuvre le changement de l’organisation scolaire.
Cet article synthétique prend sa source dans “Consultation and engagement? The reshaping of teacher professionalism through curriculum reform in 21st Century Scotland1″ par Baumfield, V., Hulme, M., Livingston, K., & Menter, I. pour Educational Review, 42(2), 57-73.
Il a le mérite de questionner nos propres postures et de tenter de les redéfinir, soit par nous-mêmes, soit en questionnant à notre tour nos institutions dans leur capacité à accompagner ces transitions (Ah mince, je viens de me placer en tant que formateur transformateur 😉 ).
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