Retour sur le MOOC Architecture de l’information

Je me suis inscrit au MOOC Architecture de l’information de l’ENS de Lyon un peu en retard, avec l’idée que je ne m’investirais pas mais que le sujet m’intéressait et que je pourrais survoler pour me sensibiliser. J’ai vite vu que la cadence 1, suivi des cours et réalisation des quiz, ne posait pas vraiment de problème. Même si cela a révélé chez moi quelques lacunes du domaine, notamment en ce qui concerne les bases de données et les différences multi-canal/trans-canal, atteindre 92% doit être un peu plus qu’un indicateur de suivi.

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En fait de non-investissement, je me suis sérieusement pris au jeu et cela m’a permis de construire de nombreux parallèles entre mon métier, la formation d’adultes, et l’architecture de l’information (j’y consacrerais un article). De plus, ça a eu le mérite de vérifier ma capacité à être un plus dans le cadre de quelque formation que ce soit, MOOC compris. Cet investissement se traduit par un indicateur simple : 87 interventions sur le forum : réponses à des apprenants, questions, remarques, propositions et parfois légères provocations. C’est ma façon de mesurer la capacité d’échanges suivis plutôt que de messages qui s’empilent sans liens comme c’est souvent le cas sur les MOOCs de FUN (c’est essentiellement dû au système de forum d’eDX).

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Pour rester sur le forum, petite remarque sur les interventions apprenants sur les MOOCs et spécial dédicace aux équipes pédagogiques : Je crois qu’au bout d’un moment, je ne supporterais pas d’avoir écrit 3 fois une information dans le cours et avoir encore le genre de questions ci-dessous. Quand on met ça en parallèle avec le niveau des inscrits, ça angoisse sur le degré d’autonomie d’étudiants sur-diplômés, non ?

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La cadence 1 se termine sur une attestation de suivi (pour peu qu’on ait 75% de réussite au Quiz, c’était écrit !) mais on pouvait aller plus loin :

Le MOOC ArchInfo propose une cadence 2 : la réalisation d’un livret ePub en tant que projet suivi, permettant un travail collaboratif par relectures et notations.

La plateforme a utiliser est un BookType. J’avoue que certaines de mes interventions sur le forum tournent autour de cet outil. Comment dire ?  Je crois que le débat PDF vs ePUB ne fait que commencer mais si les outils pro-ePub sont tous du même acabit que BookType, PDF a gagné ! Je n’ai pas bien compris si l’ENS de LYON est prisonnier de cet outil (un contrat obligeant ?) ou si l’équipe pédagogique nous tendait un piège genre : “l’architecte de l’information doit maîtriser les outils qui sont dans le cahier des charges” mais c’était une étape quand même particulièrement pénible que de tenter de faire faire ce que l’on voulait à cet outil alors qu’un google doc partagé exporté en PDF et on avait fini.

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L’outil n’est qu’un détail, l’important et le vrai plus était dans les activités structurées pour faire avancer sur les 6 modules du référentiel d’Architecture de l’Information, tel que le présente Jean-Michel Salaün (Responsable du master en architecture de l’information) ici.

  1. Maîtriser la gestion dynamique des projets
  2. Savoir faire dialoguer et coopérer les métiers connexes
  3. Modéliser l’expérience utilisateur (UX)
  4. Savoir structurer l’information, les données et les ressources documentaires
  5. Réaliser des prototypes (avec des technologies web)
  6. Poursuivre de façon autonome et critique son développement professionnel

Ces activités (je les résume mais c’était à chaque fois de vrais travaux basés sur les méthodes apportées et donc un réel indicateur d’investissement et de compréhension) croisaient 6 thèmes :

  1. Introduction à l’Architecture de l’Information, (objectif de l’activité : relecture de définitions et rédaction de sa propre définition de l’Arch’Info)
  2. Panorama des technologies d’internet et du web (objectif de l’activité : reproduire le rendu visuel d’une page web en modifiant des fichiers HTML et CSS fournis)
  3. Classer numérique (objectif de l’activité : présenter et critiquer la structure d’un site)
  4. Web et bases de données (objectif de l’activité : concevoir une base de données de gestion de notes de cours)
  5. D’un site web à un système multi-support (objectif de l’activité : mettre en évidence des phases abstraites de conception à partir d’un site web existant)
  6. Introduction à l’expérience utilisateur ( Objectif de l’activité : à partir d’entretiens, esquisser rapidement une façon radicalement différente de répondre aux besoins des utilisateurs)

Certaines de ces activités ont demandé pas mal de travail, essentiellement en amont de l’exercice puisque comprendre les concepts afférents et les méthodes données (tri par cartes, méthodes de J.J. GarrettResmini et Rosati, etc.) était essentiel. Cela m’a permis de mettre des noms sur des méthodes que j’utilisais de façon empirique parfois et de compléter mon panel de questionnements sur ces métiers en devenir qui, j’en suis persuadé ne serait-ce que parce qu’un formateur manipule un nombre de données immense, aura une influence sur nos façons de former.

La partie relecture a été pleine d’enseignement puisque mes deux relecteurs m’ont fait des remarques du style “On ressent un certain amusement et une certaine légèreté dans la rédaction du contenu des activités. Plaisant à lire mais pour la correction des activités, il serait peut-être intéressant d’aller à l’essentiel”

Il faut dire que j’avais pris le livret comme un journal de bord de MOOC et donc raconté mes réflexions au fil du temps, d’où la légèreté, alors que la plupart se contentaient de répondre rigoureusement aux activités demandées. Un point de vue pas très “Architecture de l’Information” que celle des histoires de vie ? Nous ne sommes pas dans la sociologie de l’individu, nous organisons des données, j’ai bien compris mais difficile de lutter contre ses fondamentaux : si l’on parle d’architecte, notamment au travers de l’empathie qu’il doit avoir envers les comportements et attentes des utilisateurs, on parle un peu d’humain quand même (et que penser d’un chef d’orchestre qui ne ferait pas passer sa personnalité dans son travail ?). Mes relecteurs ont bien compris mon point de vue, les auteurs des livrets que j’ai relu aussi, à tel point qu’un d’entre eux m’a avoué avoir même mis un peu d’humour dans son livret (Oh ! quelle subversion !). Je n’ose anticiper leurs notes !

En conclusion, je dirais que le MOOC ArchInfo est un de ces MOOCs que je recherche : un sujet intéressant de prime abord, des parallèles évidents (mais à creuser) avec mon activité professionnelle et personnelle, des cours exigeants apportant concepts, méthodes et des activités pratiques qui demandent à ce que l’on se tire vers le haut (je ne parle pas des Quiz pour lesquels j’ai déjà donné un point de vue mais bien de la cadence 2). Il vous demandera plus de temps qu’annoncé pour en tirer profit mais, pour peu que vous soyez étudiant ou prêt à une formation, c’est une porte ouverte jusqu’en MASTER.

Dès qu’elles arrivent, je vous donne des nouvelles de mes notes pour l’attestation de suivi de projet.

MàJ du 16.03.16

Retour sur la notation à lire ici

Retour d’un autre inscrit au MOOC ArchInfo : Infodocbib

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1 réponse

  1. 19 janvier 2017

    […] ne présente plus le MOOC ArchInfo, j’en ai déjà parlé. J’y reviens juste car les notes viennent de tomber. A partir d’un savant calcul, […]

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