Premiers retours sur le MOOC Planète Apprenante
Depuis le MOOC de Synlab, je n’avais pas vraiment été enthousiasmé par une des propositions de FUN. Cela vient de changer. Le MOOC Planète Apprenante est un OVNI au milieu de formations qui finissent par ronronner au point parfois de délivrer des attestations alors que l’on a fait que survoler des PDF (Pas de nom, JN, tu as dit pas de nom …).
Basé sur le livre de François Taddei, “Apprendre au XXIe Siècle“, qui a bousculé de nombreuses visions de l’apprendre, ce MOOC nous pousse à miser sur l’intelligence collective, responsable et coopérative, à s’investir pour changer notre environnement, à promouvoir la culture du questionnement et de l’engagement et enfin à construire une société de la connaissance et de la reconnaissance à l’échelle planétaire. Utopiste ? A la lecture du forum du MOOC, qui regroupe déjà plus de 1000 interventions à 15 jours du début, on voit clairement que nous avons les moyens d’y arriver.
Les Documentaires
Ici, exit les vidéos pédagogiques préformatées à maximum 6 minutes, nous voila face à de vrais documentaires de plus d’une demi-heure. Un format série que ne renierait pas Netflix et que le grand public devrait visionner tellement c’est intelligent, dense et inspirant.
Je me suis plusieurs fois posé la question de ces vidéos pédagogiques, sur le principe que ce n’est pas parce qu’on est bon formateur qu’on va devenir bon vidéaste. La preuve, youtube est pleins de ratages innommables dans ce domaine.
Là, en ayant travaillé avec Marie-Cécile Naves, politologue, auteure et chercheuse, le MOOC planète apprenante ouvre une voie très intéressante : celle de l’écoute et du partage d’expériences et de points de vue.
Ces documentaires sont accessibles à tous ici.
Les Quiz
Pas de MOOC sans Quiz. Ils représentent ici 25% de la progression. S’ils se déclinent majoritairement en questions classiques, un travail a été particulièrement intéressant : il faut replacer des citations d’intervenants apparaissant dans les documentaires sur une mosaïque de leur photographie.
Cet exercice a été plutôt questionné sur le forum, quelques-uns ont même décidé de le zapper purement face à une difficulté estimée inutile alors qu’il est à la fois source de stratégie d’apprendre mais aussi de connaissances des sources. Un bon moyen de mettre une vision de l’apprendre sur un visage mais aussi d’obliger à se plonger finement dans les documentaires.
A l’heure des réseaux, où l’on suit avec profit et plaisir le regard réflexif d’un expert, c’est plutôt bien vu de nous orienter vers les bonnes personnes et qu’elles ne restent pas anonymes.
Sauf que quand on est pas très auditif comme moi, l’exercice est une vraie problématique. Il m’a fallu, comme je disais, mettre en place une stratégie : Dans un premier temps, j’ai pensé découper la mosaïque, la mettre en tableau et tenter de recoller les textes. Mmh, pas flagrant.
J’ai fini par extraire les sous-titres des documentaires que l’on trouve sur Youtube, en faire un texte propre et rechercher les citations dedans. En reprenant pour la Nième fois la lecture, ça me permettait de repérer la personne et son texte.
Mes 100% de réussite aux quiz attestent de l’efficacité de ma méthode toute personnelle.
Les Activités
Les activités sont centrées sur l’apprenant et la découverte de ses façons et raison d’apprendre et d’enseigner.
1 . Les cadrans d’Elmore
Cela commence par un test des modes d’apprentissage selon les cadrans d’Elmore, lié au MOOC Leader Of Learning qui permettent de nous aider à savoir quel apprenant nous sommes.
Dans mon cas, le quadrant Individuel Distribué correspond bien à la vision réflexive de mes apprentissages. Le fait de ne jamais arrêter d’apprendre est au cœur de ma démarche d’être humain : C’est en me perfectionnant d’abord que je peux plus et mieux transmettre.
La première compétence du formateur, c’est clairement pour moi, cette capacité d’autoformation en continu, d’autant que je suis un des mieux à même de juger de l’intérêt d’un apprentissage, c’est mon métier et j’ai (un peu) d’expérience dans ce domaine.
Le fait que les Collectifs Hiérarchique et Distribué viennent à égalité juste derrière valident cette sorte de structure en éponge : j’absorbe et m’améliore seul pour transmettre au plus grand nombre.
Le MOOC nous demande notre vision critique de ce modèle. J’ai signalé que les cadrants d’Elmore sont pour moi un peu un piège enfermant venant confirmer une posture déjà choisie et un peu contrainte : “Oh mon dieu, je ne suis pas assez collectif !! Pas bien !” Personnellement, je ne m’interdis pas de changer, et de faire changer, de posture, et donc de cadrant, autant de fois que cela peut être utile dans le cadre d’un apprentissage personnel ou transmis.
Ma vision n’est pas si mauvaise : En réponse, François Taddei (oui ! lui-même !) me confirme que “Dans le MOOC de Richard Elmore, il invite à évoluer entre ces cadrants justement“. J’ai dit ailleurs que j’avais survolé le MOOC Leaders of Learning, il faudra que je m’y replonge.
2 . IKIGAI
Puis, suit un travail sur un Ikigai personnel. C’est un outil questionnant sur soi-même, l’IKIGAI. Cela pose la question des raisons qui nous font nous lever le matin. Sur un schéma fait de cercles, l’idée est de croiser ce qui nous passionne, notre métier, ce pourquoi nous sommes doué et ce dont le monde a besoin. Une sorte de “sens de la vie” sous forme de fleur de lotus. J’ai cherché des méthodes facilitantes, techniques d’abord en proposant un modèle pour lequel j’ai testé plusieurs outils :
D’abord, je me suis dit qu’on pouvait sûrement faire un truc top avec Genially. J’ai repris l’image de base et j’ai refait les ronds superposés, sauf que les textes étaient tous petits et que les interstices ne pouvaient pas être remplis. En plus, côté transférabilité … bof.
Du coup, je me suis dit qu’une base de carte mentale, ça pourrait être cool. Mmh, vous avez des modules de cartes mentales qui vous proposent des formes rondes en libre ou gratuit ? parce que j’ai pas trouvé (appel aux concepteurs d’outils : les usages priment sur les fonctions !! 😉 )
Je me suis donc rabattu sur du Google (Ouh !! vendu !!!) et j’ai commencé avec des ronds sur un Doc, sauf que pour superposer du texte .. mais c’est quoi ces outils ?
Dernière version : une Google Slide avec mon image construite dans Genially en fond et des zones de textes superposées. ça, ça marche pas mal et on peut tous l’utiliser.
Vous pouvez la copier là : https://docs.google.com/presentation/d/1CugtU0n_3wT6UQKj9BHwkcEhOgvv5hBFdWFiJiQymrA/edit?usp=sharing
(Si vous voulez l’utiliser en direct sur mon drive, vous pouvez aussi : Tapez votre nom sous MON IKIGAI, entrez vos textes (en cliquant sur texte, la zone dédiée s’active). Quand c’est fait, cliquez sur Fichier puis télécharger au format, enregistrez ça en Jpeg ou en Png.)
Ensuite, parce que l’humour est la dernière de mes défenses face à une problématique que je ne maîtrise pas, je me suis amusé avec mon IKIGAI. En fait, il finit par dire beaucoup de choses et c’est sûrement le but. J’ai croisé des possibilités de lectures un peu barrées du genre “je suis formateur, ma mission est de (trans)former l’humain parce qu’à grands pouvoirs grandes responsabilités” avec des titres de chansons qui parlent à beaucoup, pour éveiller l’écho d’une culture commune accessible à tous comme fondement de l’apprendre.
Ensuite, le MOOC nous demande un point de rupture dans notre “apprendre”. Je me suis étendu sur un moment de prise de conscience des difficultés des autres et de ma chance d’avoir grandi dans un contexte apprenant. Moment qui a fait que je suis devenu formateur. En fait, ce MOOC renferme des tonnes de données personnelles, voire intime, quand on lit les forums et ça sans vraiment les avoir demandé.
Cet article va finir par être trop long. Je vais donc garder pour un autre : la dernière activité qui est la recherche d’une idée pour la fête de l’Apprendre en prévision, mon point de vue sur le forum (Ah ! les forums de MOOC !) et la première activité externe, les “PROJECTS”.
C’est bon ? le teaser du prochain article est bien posé ? alors à suivre …
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